CINÉMA L'ORON - BEAUREPAIRE
RÉHABILITATION ET EXTENSION EN BÉTON DE BOIS ENDUIT
La ville de Beaurepaire, au nord du département de l’Isère, possède l’un des plus vieux cinémas sédentaires de France. À l’angle de l’avenue des terreaux, de la rue de la République et de l’impasse du battoir, le site offre une visibilité à l’équipement qui convient bien à son rang dans la ville. Le caractère apaisé de l’impasse le long du Suzon est appréciable dans le rapport entretenu avec les deux maisons anciennes. La nouvelle « pièce architecturale » s’inscrit avec évidence dans la cité, et profite des potentialités du site pour recréer les conditions du dialogue entre l’équipement et la ville, pour tisser du lien social grâce à un urbanisme apaisé. Sur un parvis généreux, la nouvelle entrée est orientée vers l’ouest de la ville, en direction de la rue de la république et de l’avenue des terreaux.
L’édifice historique, en retrait, avec un avant-corps couronné par des redans caractéristiques, mérite d’être dégagé et remis en évidence, comme résurgence d’une époque où Beaurepaire proposait probablement une des premières salles permanentes en France. La restauration minutieuse de la façade du cinéma sur l’avenue Louis Michel Villaz doit permettre de retrouver une composition d’origine simple, symétrique, par la réouverture des baies d’origine.
Le nouvel édifice, en extension du cinéma réhabilité, s’affiche comme un volume massif, fermé, écrin des salles obscures qu’il renferme. La nouvelle entité de ce projet, accueillant le grand Hall et les parcours d’accès aux salles, présente l’occasion de réfléchir à la matérialité d’un tel édifice culturel, où culture et conscience étroite du monde qui nous entoure, peuvent aisément dialoguer : respect des matières, pérennité des matériaux, noblesse des détails architecturaux. Aussi, sur un socle en béton permettant d’échapper à la cote d’inondabilité, le projet est construit en béton de bois, matériau zéro carbone. Fabriqué localement, composé de copeaux de bois et de ciment, recouvert d’un enduit minéral à la chaux, le matériau permet un bilan carbone neutre, et les baies, ouvrantes sur l’extérieur, achèvent la composition de l’édifice dans une subtile mise en scène.
Au sein du bâtiment, le nouveau hall est généreux, profitant d’une grande hauteur sous plafond, tout en restant à l’échelle de l’équipement, intégrant un espace de convivialité lumineux. La distribution des salles s’organise depuis le nouveau hall d’accueil, et les espaces de dégagements sont traités comme des lieux de transition, entre l’univers de la ville et celui de la projection, plus intime. L’ancien foyer du cinéma historique est remis en valeur, traversé par le public en fin de parcours.
La salle de rencontres culturelles, largement ouverte sur le Hall, peut servir pour des conférences, projections, petits concerts... mais également de lieu d’exposition et de formation. Elle dispose de gradins télescopiques, d’un équipement scénique adapté (régie, rétroprojecteur, barres d’accroches…), dotée d’une correction acoustique performante, avec une éclairage naturel direct, permettant, in fine, l’accueil des Rencontres du Cinéma de Beaurepaire.
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