LA PLACE DES GÉANTS – GRENOBLE
ÉTUDE PATRIMONIALE D’UN ESPACE PUBLIC XXème
Dans les années 60, pour répondre aux besoins croissant de logements sociaux, la ville de Grenoble initie un projet de zone à urbaniser sur 300 hectares. Porté par l’esprit de 68, les concepteurs du quartier entendent « changer la ville pour changer la vie ». Avec ce leitmotiv, la commission de travail (qui réunit élus de la ville et l’agence AUA) se dote d’une charte qui débute ainsi : « Le projet Villeneuve se caractérise par une volonté de transformer les rapports humains dans la cité ».
Pour la conception du quartier sont mises en œuvre une série d’innovations sur l’architecture, la mixité, l’éducation et des initiatives d'autogestion et de concertation :
- Les voitures sont laissées à l’extérieur du quartier ;
- Sous les immeubles serpente une rue couverte et piétonne afin de faciliter les rencontres ;
- Les locataires et les propriétaires cohabitent dans les mêmes montées d'escaliers et se partagent le quartier ;
- Des logements pour des personnes à mobilité réduite, des résidences pour personnes âgées et un foyer pour jeunes en difficulté sont mis en place.
Dès l’achèvement de la première phase des travaux (quartier 1 de l’Arlequin) de gens modifient leur vie en choisissant de venir habiter à la Villeneuve. Le quartier des Géants (quartier 2) est réalisé dans un deuxième temps. Il est construit sur le même principe que le quartier de l’Arlequin, mais avec une autre écriture architecturale, d’autant que les bâtiments sont confiés à divers architectes. Les "défauts" de la première phase sont alors corrigés : avec des coursives moins longues, des parkings plus proches des logements (sous une dalle, plutôt qu’en silos). Sur la dalle émergent les géants. Une série de sculptures, faite de béton et de briques émaillées, imaginées par l’artiste Klaus Schulze, qui raconte au fil du parcours, une histoire d’amour entre deux géants.
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